Les investissements de grande envergure du directeur général d'Intel, Lip-Bu Tan, en Chine

La décision de la Chine d'imposer des droits de douane de 34 % sur tous les produits américains, dans le cadre d'une riposte contre le président américain Donald Trump, devrait ébranler des secteurs allant de l'aviation à l'agriculture.

Voici quelques-uns des secteurs et des entreprises américains qui devraient être les plus durement touchés:

AVIONS

Les droits de douane de rétorsion de la Chine vont frapper Boeing de plein fouet, rendant ses avions beaucoup plus chers que ceux de ses rivaux Airbus et Commercial Aircraft Corporation of China (COMAC).

Alors que Pékin n'a pas imposé de droits de douane à Boeing pendant la première guerre commerciale de Trump avec la Chine, ses ventes et ses livraisons à la Chine ont chuté après 2019 à la suite de deux accidents mortels d'avions à réaction MAX 8 et dans un contexte d'intensification des tensions entre Washington et Pékin sur des questions allant de la technologie à la sécurité nationale.

Le gel des importations a pris fin sur le site en janvier 2024, mais les importations n'ont repris pleinement que six mois plus tard.

Les trois principales compagnies aériennes du pays - Air China , China Eastern Airlines et China Southern Airlines - prévoient de prendre livraison de 45, 53 et 81 avions Boeing, respectivement, entre 2025 et 2027, ce qui pourrait maintenant être affecté par la hausse des prix.

SEMICONDUCTEURS

La Chine importe chaque année des États-Unis des puces d'une valeur de 10 milliards de dollars. Selon les analystes de Bernstein, environ 8 milliards de dollars de ces puces sont des unités centrales de traitement (CPU) assemblées par Intel aux États-Unis.

Ces processeurs Intel sont largement utilisés dans les ordinateurs portables et les serveurs. La Chine était le plus grand marché d'Intel en 2024, représentant 29 % de ses revenus, contre 27 % en 2023.

Le fabricant américain de puces mémoire Micron pourrait également subir un certain impact, car certaines puces Micron vendues en Chine sont importées des États-Unis, bien que l'entreprise dispose d'installations de production en Chine et dans d'autres pays.

Alors que les entreprises chinoises sont de gros acheteurs de puces d'intelligence artificielle de Nvidia , ces importations ne sont pas affectées par les droits de douane chinois car elles sont produites et assemblées à Taïwan par le fabricant de puces sous contrat TSMC .

ÉQUIPEMENT AGRICOLE

Pour le secteur américain de l'équipement agricole, les droits de douane chinois de 34 % s'ajoutent aux droits de douane de 10 % que Pékin a imposés à l'industrie en mars , ce qui a un impact sur des entreprises telles que Caterpillar , Deere & Co et AGCO .

AGRICULTURE

Le secteur agricole américain devrait figurer parmi les industries les plus touchées par les droits de douane de rétorsion de la Chine, qui est le plus grand marché pour les produits agricoles américains.

En outre, la Chine a suspendu vendredi les qualifications d'importation pour le sorgho de la société chinoise C&D (USA) Inc. en raison de problèmes de sécurité alimentaire, ainsi que pour la viande de volaille et la farine d'os d'American Proteins, de Mountaire Farms of Delaware et de Darling Ingredients.

Elle a également suspendu les importations de produits de volaille provenant de Mountaire Farms of Delaware et de Coastal Processing.

Les offres, fusions, acquisitions et cessions suivantes ont été signalées à 2000 GMT jeudi:

** Assura (link) a reçu une offre indicative de 1,5 milliard de livres (1,96 milliard de dollars) en espèces et en actions de Primary Health Properties < PHP.L> (link), supérieure à une offre précédente qu'elle avait rejetée, mais inférieure à l'offre en espèces d'un consortium américain.

** La société britannique Octopus Energy a déclaré jeudi que son entreprise Octopus Energy Generation avait acquis une participation de 10 % dans le parc éolien East Anglia One, l'un des plus grands parcs éoliens opérationnels au monde, qui alimente environ 700 000 foyers par an.

** Kering , propriétaire de Gucci, a déclaré que sa division de lunettes haut de gamme avait signé un accord pour acquérir la totalité du capital social du fabricant italien Visard et une participation minoritaire dans une autre société italienne, Mistral.

** La société australienne Galan Lithium a déclaré avoir rejeté une offre de Zhejiang Huayou Cobalt Co et du Groupe Renault visant à acquérir la participation de l'explorateur de lithium dans ses actifs argentins pour 150 millions de dollars en numéraire.

** Le conglomérat guatémaltèque Castillo Hermanos achète la société américaine Harvest Hill, fabricant de boissons telles que SunnyD, pour un montant d'environ 1,5 milliard de dollars, dette comprise, selon des personnes au fait du dossier.

** La banque italienne UniCredit est en passe d'obtenir le feu vert conditionnel du gouvernement de Rome pour son projet de rachat de sa petite rivale Banco BPM , ont déclaré à Reuters trois sources au fait du dossier.

** Capital One Financial Corp a obtenu le feu vert du ministère de la Justice pour son projet d'acquisition de Discover Financial Services après que le ministère de la Justice a indiqué aux autres autorités de régulation examinant la fusion qu'il ne voyait pas de problèmes de concurrence suffisants pour bloquer l'opération, a rapporté le New York Times jeudi.

** Intel et Taiwan Semiconductor Manufacturing Co ont conclu un accord préliminaire en vue de former une coentreprise pour exploiter les installations de fabrication de puces de l'entreprise américaine, a rapporté The Information jeudi, citant deux personnes impliquées dans les discussions.

Les professionnels réunis au Semicon, le salon des puces électroniques de Shanghai, aspirent à une plus grande coopération entre le secteur chinois et le reste du monde, malgré les tensions commerciales croissantes avec Washington.

Les visiteurs se pressaient dès l'ouverture mercredi, au milieu des haut-parleurs et des bannières lumineuses.

Si les exposants chinois vantent leurs listes de clients étrangers, l'un d'eux proclamant même son désir d'"inviter sincèrement un agent étranger", des signes de malaise transparaissent, plusieurs entreprises chinoises et une européenne confiant à l'AFP que la question des restrictions sur le commerce des semi-conducteurs en Chine était trop sensible pour être discutée.

"Les limitations imposées par les Etats-Unis ont un certain impact sur nous", reconnaît Zhou Dongdong, chef de produit de l'équipementier Wuxi Evergrand Electronic Scientific Technology. Il estime cependant que ces restrictions pourraient inciter la chaîne d'approvisionnement en puces de la Chine à effectuer "des percées".

En plein essor, celle-ci a subi ces dernières années la pression des Etats-Unis et de certains gouvernements européens, Washington mettant sur liste noire des dizaines d'entreprises cette semaine pour des raisons de sécurité nationale.

le président américain Donald Trump souhaite intensifier les restrictions commerciales imposées aux fabricants chinoises de puces électroniques et presse ses alliés de restreindre eux aussi leurs activités avec Pékin, qui depuis quelques années veut devenir autosuffisante en semi-conducteurs, via des milliards de dollars abondés à un fonds d'investissements spécialisé.

"Notre rêve est de nous développer au niveau mondial" et "à l'avenir, nous pourrions avoir besoin de coopération dans toute la chaîne industrielle mondiale", déclare à l'AFP Xiao Jincheng, cofondateur de l'équipementier Suzhou Zunheng Semiconductor Technology.

Son sentiment est partagé par Ram Trichur, spécialiste du secteur chez le groupe allemand Henkel: "L'innovation dans le domaine des semi-conducteurs ne peut se faire de manière isolée" et tout l'écosystème doit coopérer "pour être productif", relève-t-il.

Selon lui, les difficultés rencontrées par les entreprises chinoises pourraient avoir pour effet de "catalyser leur innovation afin de réaliser des gains importants dans les technologies de pointe".

Les puces électroniques ont envahi tous les domaines, des réfrigérateurs aux aspirateurs en passant par les smartphones et les véhicules électriques, occupant aujourd'hui une place cruciale dans l'économie mondiale.

La montée en puissance chinoise dans l'intelligence artificielle (IA), grosse consommatrice de puces, a été illustrée par la start-up chinoise DeepSeek, dont l'interface R1, lancée en janvier, a démontré des performances similaires aux grands modèles malgré des moyens financiers et techniques nettement moindres. Ce succès a aussi suggéré que les restrictions américaines n'ont pas été entièrement couronnées de succès.

Pourtant les fabricants de puces électroniques chinois font face à des difficultés. SMIC, leader du secteur dans le pays, a annoncé en février un bénéfice 2024 quasiment divisé par deux à 492,7 millions de dollars (457 millions d'euros), malgré un chiffre d'affaires de 8 milliards, en hausse d'un tiers.

La Chine continuera d'investir davantage dans les nouveaux équipements de fabrication de puces informatiques que toute autre région géographique en 2025, malgré une baisse significative d'une année sur l'autre, a déclaré le groupe industriel SEMI dans un rapport publié mercredi, suivie par Taïwan et la Corée.

Dans ses prévisions de dépenses pour les usines de fabrication, SEMI a indiqué que les investissements mondiaux dans les équipements augmenteront de 2 % cette année pour atteindre 110 milliards de dollars, soit la sixième année consécutive de croissance, en raison des investissements dans les outils nécessaires à la fabrication de puces pour l'intelligence artificielle.

L'impact de l'IA sera probablement encore plus fort en 2026, a ajouté SEMI, lorsque les investissements devraient encore augmenter de 18 %.

La Chine est le plus grand consommateur de puces et les entreprises chinoises augmentent leur capacité de fabrication de puces depuis des années, mais elles ont entamé un énorme sprint à la mi-2023 et 2024 avec le soutien du gouvernement , dans le cadre d'une campagne visant à réduire la dépendance à l'égard des puces importées et en réponse aux restrictions imposées par le gouvernement américain.

ASML , le plus grand fabricant d'équipements pour puces, prévoit des ventes de 32 à 38 milliards d'euros en 2025, ce qui implique une part de marché de plus de 25 % pour son sous-secteur, la lithographie, où il jouit d'une position dominante.

Parmi les autres grandes entreprises d'équipement figurent Applied Materials , KLA , LAM Research et Tokyo Electron , bien que les fabricants d'équipement chinois tels que Naura , AMEC (68812.SS) et SiCarrier, filiale de Huawei (HWT.UL), connaissent une croissance rapide.

Les dépenses chinoises devraient tomber à 38 milliards de dollars en 2025, soit une baisse de 24 % par rapport aux 50 milliards de dollars de 2024, mais toujours devant les 21,5 milliards de dollars de la Corée, où SK Hynix et Samsung Electronics augmentent leur capacité de production de puces mémoire.

Les dépenses à Taïwan, où le principal fondeur TSMC fabrique des puces d'intelligence artificielle pour Nvidia et d'autres, devraient s'élever à 21 milliards de dollars.

Parmi les autres régions, les Amériques et le Japon devraient dépenser chacun 14 milliards de dollars en 2025, tandis que l'Europe dépensera 9 milliards de dollars, selon SEMI.

Une sénatrice démocrate de haut rang a exhorté mercredi le candidat désigné par le président Donald Trump ((link)) pour diriger le Bureau de l'industrie et de la sécurité du ministère du Commerce à adopter une ligne dure à l'égard de la Chine, en citant la technologie d'intelligence artificielle de la startup chinoise DeepSeek.

La sénatrice Elizabeth Warren du Massachusetts, principale représentante des démocrates au sein de la commission bancaire, a indiqué au candidat Jeffrey Kessler (link) dans une lettre consultée par Reuters que l'administration Trump devrait renforcer les règles relatives aux puces d'intelligence artificielle (link) adoptées par l'administration du président Joe Biden en janvier dernier.

M. Kessler et le ministère du Commerce n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires.

"À la lumière de DeepSeek, nous devons renforcer nos contrôles sur (China)", a écrit M. Warren, appelant à une série d'actions sur les efforts technologiques chinois, y compris la répression de la contrebande de puces, la restriction des puces d'inférence puissantes comme la H20 de Nvidia (link) , la mise en œuvre de contrôles complets sur ChangXin Memory Technology et la production de mémoires avancées.

Reuters a rapporté en janvier (link) qu'un changement de politique de la part de l'administration Biden affecterait probablement les biens et les technologies destinés à ChangXin en imposant des contrôles sur un plus grand nombre de ses installations, selon des experts en puces.

M. Warren a déclaré que certaines entreprises chinoises figurant sur la liste américaine des restrictions à l'exportation, connue sous le nom de "Entity List", dont Huawei, SMIC et Sugon, utilisaient des noms d'emprunt pour continuer à acquérir des technologies américaines.

"Vous engagez-vous à prendre des mesures pour remédier à ce comportement, notamment en ajoutant d'autres sociétés écrans à la liste des entités? Demande Mme Warren dans sa lettre.

Elle a également demandé si M. Kessler pensait que Huawei et SMIC avaient violé la législation américaine en produisant des puces de 7 nanomètres à l'aide de technologies américaines.

Les entreprises n'ont pas répondu immédiatement aux demandes de commentaires ou n'ont pas pu être jointes.

M. Kessler, associé du cabinet d'avocats WilmerHale, a occupé le poste de secrétaire adjoint à l'application et à la conformité pendant le premier mandat de M. Trump, ce qui a fait de lui le principal responsable de l'application des lois commerciales au sein du ministère du commerce, et il doit faire face à une audience de confirmation jeudi devant la commission bancaire du Sénat.

Il a déclaré dans son témoignage écrit que "la Chine rattrape son retard dans de nombreux domaines technologiques de pointe" et que "les États-Unis doivent réagir avec force et vision"

Le fabricant chinois de puces SMIC a annoncé mardi que son bénéfice pour l'année 2024 avait été quasiment divisé par deux par rapport à l'année précédente, sur fond de regain de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

"Le bénéfice non audité attribuable aux propriétaires de la société était de 492,7 millions de dollars en 2024, une diminution de 45,4% par rapport aux 902,5 millions de 2023, principalement du fait de la diminution du revenu de placement et du produit financier", a indiqué l'entreprise.